Image : (c) Thales - Image de synthèse du pod TALIOS sous un Rafale.
Depuis les premières heures de l'opération Serval, aujourd'hui transformée en opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne, ou de l'opération Chammal, au-dessus du territoire irakien, l'Armée de l'Air déploie des Mirage 2000D ainsi que des Rafale afin d'assurer, entre autres, la protection des militaires au sol.
Pour assurer ces frappes aériennes contre des objectifs ennemis, les chasseurs, si ils n'emportent pas des bombes air-sol à guidage GPS, doivent être équipés d'une nacelle (ou pod) de désignation laser Damoclès qui permet de désigner l'objectif à la GBU, qui va ensuite venir frapper l'objectif défini.
Cependant, et selon les propos du Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air, le général Denis Mercier, devant la commission de la défense nationale et des forces armées, l'Armée de l'Air "manque de pods parce qu'elle n'en a pas assez commandé dans le cadre des précédentes LPM".
Cette erreur faite dans les années précédentes se répercute sur les opérations extérieures qui ont lieu aujourd'hui, et qui nécessitent obligatoirement l'emploi de ce type de nacelle de désignation laser en raison de la nature de ces missions, à savoir le Close Air Support (Appui aérien rapproché au profit des troupes au sol).
De fait, le général Denis Mercier, a déclaré que "pour ce qui est des pods de désignation laser Damoclès, si l’on met de côté ceux qui sont utilisés en opérations par l’armée de l’air et par la marine, il en reste moins d’un par escadron en France".
Cette absence de nacelle sur le territoire français entraîne inévitablement "un problème pour l’entraînement non seulement des jeunes équipages, mais aussi des équipages qui partent en opérations".
Mais grâce aux crédits supplémentaires alloués au Ministère français de la Défense et à l'actualisation de la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2014-2019, cette situation devrait se résorber dans les années qui viennent.
En effet, lors de la publication de la première LPM, l'Armée de l'Air prévoyait une commande de seulement vingt pods de désignation laser. Cependant, avec cette récente actualisation et le triste constat dressé par le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air, le Ministère de la Défense a donc pris la décision de commander vingt-cinq pods supplémentaires, ce qui portera sur une livraison totale de quarante-cinq nacelles pour les Rafale et les Mirage 2000D de l'Armée de l'Air.
Le Ministère de la Défense a notamment précisé que "les engagements récents, en Irak notamment, confirment la nécessité d’améliorer nos capacités en moyens d’identification embarqués. La commande supplémentaire de vingt-cinq Pods de Désignation Laser Nouvelle Génération (PDL-NG TALIOS) aux performances accrues est donc indispensable pour disposer des capacités requises pour les théâtres de demain, elle permettra aussi de compenser le retrait des pods d’ancienne génération très sollicités ainsi que leur attrition".
Si tout se déroule comme prévu, "vingt-six de ces PDL-NG seront livrés d’ici 2020", et ils pourront être emportés par la nouvelle tranche de Rafale au standard F3R, qui doit entrer en service au milieu de l'année 2018, avec également l'intégration des missiles air-air Meteor.
Le Pod de Désignation Laser Nouvelle Génération TALIOS (PDL-NG TALIOS), est une nacelle de reconnaissance (différente de la RECO-NG) et de désignation laser qui aura de meilleures performances que les actuelles nacelles de désignation laser (Damoclès), qui souffrent d'un certain retard technologique par rapport à ses concurrents sur le marché, notamment face au pod Sniper de Lockheed Martin.
Ce nouveau pod, appelé TALIOS et développé par l'entreprise française Thales, permettra aux équipages en l'air et aux militaires au sol d'avoir une qualité de l'image visionnée supérieure à celle d'aujourd'hui, et les échanges des images recueillies seront nettement facilités, d'un aéronef à l'autre ou d'un JTAC au sol à un appareil.
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Vidéo : Démonstration des capacités du PDL-NG TALIOS.