Photo : (c) USAF - Largage de leurres thermiques d'un A-10 Thunderbolt II.
Mis en service à partir du mois de Mars 1977 afin de contrer une possible avancée des troupes et des blindés de l'ex-URSS au sein de l'Europe occidentale, l'A-10 Thunderbolt II est toujours utilisé de nos jours dans les conflits récents, que ce soit en Afghanistan, pendant la guerre du Golfe, en Libye, dans les différentes guerre d'Irak, et plus récemment en Syrie.
Ces nombreux déploiements prouvent sa formidable capacité à effectuer des missions de Close Air Support (en français, Appui Aérien Rapproché) au profit des troupes au sol, et à détruire des objectifs ennemis, que ce soit des pick-up, des points de contrôle, des ennemis à découvert, etc... avec une redoutable efficacité, notamment avec son canon GAU-8 de 30mm, capable de tirer 2 100 ou 4 200 obus à la minute.
Cependant, l'US Air Force a besoin de crédits pour financer des programmes au coût colossal, comme celui du F-35 Lightning II, le Joint Strike Fighter, qui a pour objectif de remplacer l'A-10 Thunderbolt II, surnommé "Warthog". Bien que le Congrès américain réussisse depuis maintenant quelques années à limiter et retarder son retrait de l'inventaire de l'US Air Force, cette dernière a déjà stocké un bon nombre d'appareils dans des lieux où ils sont conservés de façon à ce qu'ils puissent un jour être ré-utilisés, lors d'un conflit de très grande intensité, par exemple.
Cependant, plutôt que de laisser certains de ces "Warthog" finir leur vie, Boeing, selon les propos de Paul Cejas, un responsable de l'entreprise américaine, aurait décidé d'exporter une partie de ces A-10 Thunderbolt II cloués au sol, et dont une grande majorité disposent de cellules et d'ailes qui sont neuves, étant donné qu'une rénovation a débuté sur presque 200 "Warthog".
Paul Cejas a indiqué que Boeing et l'US Air Force sont actuellement en discussion afin de s'entendre sur une possible revente de ces A-10 Thunderbolt II stockés. Si l'US Air Force est d'accord pour que certains "Warthog" soient revendus, il faudra également que le Congrès américain, comme à chaque vente d'un matériel militaire américain à un pays étranger, donne son feu vert pour la vente de ces appareils.
Le responsable a également précisé qu'il n'avait pas de clients précis à citer, mais que Boeing avait déjà entamé des "discussions préliminaires" avec certains pays afin de s'entendre sur un probable achat du "tueur de char", un autre surnom du A-10 Thunderbolt II.
Afin d'appuyer ses arguments et de conclure une quelconque vente, Boeing envisage de moderniser ces appareils. Cette modernisation passerait par le changement et l'ajout de nouveaux réacteurs, ce qui, automatiquement, prolonge la durée de vie de l'appareil, une modernisation de l'avionique, l'ajout d'un viseur de casque, ainsi qu'une amélioration de la qualité du pod de désignation laser.
Les pays qui seraient tentés par l'achat d'une flotte d'A-10 Thunderbolt II sont ceux qui doivent faire face à des situations instables au sein même de leurs frontières, ou qui ont des relations tendues avec leurs voisins. A titre d'exemple, les "Warthog" trouveraient bien leur place en Colombie dans les missions de contre-insurrection face aux FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), ou dans certains pays d'Afrique, qui doivent faire face aux groupes terroristes, comme Boko Haram, l'Etat Islamique, ou d'autres groupes moins importants mais tout aussi dangereux.