Photo : (c) Armée de l'Air / Via GC 1/2 "Cigognes" - Décollage d'un Mirage 2000-5F de la permanence opérationnelle.
Bien que l'Armée de l'Air française soit mobilisée pour assurer ses opérations extérieures en Irak, dans la bande sahélo-saharienne, etc... elle reste aussi mobilisée pour la protection du territoire national, que ce soit dans le cadre du plan Vigipirate, renforcé depuis les attentats de Janvier, ou avec les mesures actives de sûreté aérienne (MASA).
En effet, sur plusieurs bases aériennes françaises, l'Armée de l'Air (et parfois la Marine Nationale) tient la permanence opérationnelle avec pas moins de neuf cent aviateurs mobilisés, des avions de chasse (Mirage 2000-5F, 2000C, et Rafale C ou B), ainsi que des hélicoptères Fennec pour les aéronefs lents. Ces appareils sont prêts à décoller 24h/24 et 7j/7 afin d'intercepter, d'identifier, et de contrôler un aéronef qui aurait un comportement suspect, comme le fait qu'il ne réponde pas aux appels radios des contrôleurs aériens, qu'il dévie de son plan de vol initial, etc...
En parallèle, les pilotes peuvent aussi décoller pour rechercher et assister en vol un appareil qui aurait besoin d'une assistance à la suite, par exemple, d'une panne de la radio, d'une erreur d'appréciation du plan de vol, ou pour s'extraire d'une situation délicate, notamment lors d'un vol à l'intérieur d'une cellule orageuse. Les pilotes peuvent également effectuer des missions d'évacuation sanitaire d'une personne malade qui se trouverait dans un lieu difficile d'accès (bateau en mer).
C'est dans ce cadre là que depuis le début de l'année 2015, les aéronefs de l'Armée de l'Air ont effectué plus de 200 interceptions au sein de l'espace aérien français.
En effet, selon le Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air, le général Denis Mercier, celui-ci a indiqué, devant les députés de la commission de la défense nationale et des forces armées, "qu'au cours des trois premiers mois" de l'année 2015, l'Armée de l'Air a "procédé à 231 décollages sur alerte pour la protection du territoire national, 55 d’hélicoptères et 176 d’avions de chasse, dont deux – je le souligne – pour l’interception de bombardiers russes entrés en Manche".
L'une de ces interceptions d'un bombardier russe Tu-95 "Bear" a eu lieu le 28 Janvier 2015 au-dessus de la Manche. Dans un premier temps, un Rafale B de l'Escadron de Chasse 1/91 "Gascogne" a intercepté le Tu-95 "Bear", avant d'être relevé par un Mirage 2000-5F du Groupe de Chasse 1/2 "Cigognes". (lire mon post à ce sujet).
Outre ces interceptions réelles d'aéronefs, l'assistance portée par l'Armée de l'Air à des individus malades a engendré la réalisation de "douze opérations héliportées, qui ont permis de sauver dix vies".
Le général Denis Mercier rappelle à ce titre que "l’alerte de sûreté aérienne concerne aujourd’hui en permanence sur notre territoire huit avions de chasse, cinq hélicoptères, quatre centres de détection et de contrôle, neuf bases aériennes, un AWACS – Airborne Warning and Control System ou système de détection et de commandement aéroporté –, un avion ravitailleur, sans oublier les systèmes de défense sol-air et les systèmes de détection et de contrôle tactiques".
Il existe de nombreuses missions qui se déroulent quotidiennement sur le territoire national. Outre la dissuasion nucléaire, il y a "la posture permanente de sûreté (PPS) ; la neutralisation et la destruction des engins explosifs (NEDEX) ; la recherche et le sauvetage – Search and Rescue (SAR) – ; la protection nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ; et le plan Vigipirate".
Enfin, il ne faut pas oublier les "500 aviateurs relevant des forces de souveraineté qui sont engagés en permanence dans des dispositifs tels que Harpie – contre l’orpaillage clandestin – et Titan – pour la protection du centre spatial – en Guyane, ainsi que les aviateurs en alerte pour assurer les missions de transport d’urgence, notamment les évacuations sanitaires de nos militaires blessés".
A ce titre, les personnels navigants français assurent "une ou deux missions d’évacuation par semaine, chacun de nos militaires ayant la garantie, où qu’il se trouve dans le monde et quelle que soit son armée, d’être rapatrié en toute sécurité dans un hôpital parisien en moins de vingt-quatre heures".