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L'Armée de l'Air et la Marine Nationale vont intégrer le suivi de terrain sur les Rafale monoplaces

L'Armée de l'Air et la Marine Nationale vont intégrer le suivi de terrain sur les Rafale monoplaces

L'Armée de l'Air et la Marine Nationale vont intégrer le suivi de terrain sur les Rafale monoplaces

Photo : (c) JL. Brunet / Armée de l'Air - Deux Rafale C en formation au-dessus de la campagne française.

Dans les opérations aériennes du XXIème siècle, le suivi de terrain est devenu un outil indispensable pour les pilotes de chasse qui ont pour mission d'effectuer des frappes aériennes en profondeur, ou des raids nucléaires.

En effet, ce suivi de terrain permet à un aéronef (Rafale B, Mirage D ou Mirage 2000N), d'évoluer à une hauteur de constante par rapport au sol, tout en évitant les obstacles naturels, ainsi que les constructions humaines comme les antennes, les éoliennes, les ponts, ainsi que les câbles.

Ce mode d'action garantit une grande discrétion puisque l'appareil évolue en dessous du plancher de détection en se soustrayant aux diverses menaces, et il permet également d'évoluer en toute sécurité dans des conditions de vol aux instruments, que ce soit de nuit, par mauvais temps, ou dans une épaisse couche de nuages.

Cependant (et, je l'avoue, je n'étais pas au courant), cette fonctionnalité n'est pas intégrée sur les Rafale monoplaces qui sont en service au sein de l'Armée de l'Air, avec les Rafale C, ou dans la Marine Nationale, avec les Rafale M.

C'est pourquoi, et selon un article publié sur le site officiel de l'Armée de l'Air, "le Centre d’Expériences Aériennes Militaires (CEAM) et le détachement du Centre d’Expérimentations Pratiques de l’Aéronautique navale (CEPA) travaillent de concert" afin de tester et d'intégrer, plus tard, le suivi de terrain sur les Rafale monoplaces.

Lorsque l'intégration du suivi de terrain sera effective et pleinement disponible sur les Rafale monoplaces, cela permettra notamment au Régiment de Chasse 2/30 "Normandie-Niémen" et à l'Escadron de Chasse 1/7 "Provence" de mener "des missions d’appui feu ainsi que des interceptions aériennes par tous types de temps".

Avec cette intégration, les pilotes de chasse des Rafale monoplaces pourront réaliser des Shows Of Force (SOF - en français, Démonstration de force) via le suivi de terrain, et ils pourront également "réaliser l’interception d’un avion inconnu volant à très basse altitude, et ceci en toute sécurité, même à travers les nuages". Heureusement que l'Escadron de Chasse 1/91 "Gascogne", équipé de Rafale B, assure aussi la permanence opérationnelle...

  • Comment fonctionne le suivi de terrain ?

Le mode suivi de terrain est couplé aux commandes de vol électriques et au pilote automatique de l'appareil. Le pilote détermine une hauteur de consigne comprise entre 200 pieds et 2 000 pieds, ainsi qu'une loi de couplage souple, moyen, ou dur, correspondant au nombre de "g" subi. Cela a pour conséquence de faire plus ou moins "coller l'avion" au relief, à une vitesse comprise entre 400 et 600 noeuds.

Le suivi de terrain automatique fonctionne à partir de deux moyens : le radar embarqué ou des fichiers numérisés. Ces radars détectent les échos du terrain et élaborent des ordres de pilotage. Ils présentent à l'équipage une coupe longitudinale du relief se présentant devant l'avion, le but étant de faire tangenter les échos détectés à une "courbe d'ordre".

Si un écho entre dans cette courbe, un ordre à cabrer est envoyé aux commandes de vol, alors qu'un ordre à piquer est généré lorsque la courbe ne touche plus l'écho. Lorsqu'un danger inopiné ou un relief trop abrupt est détecté par le système, celui-ci transmet un ordre de dégagement aux commandes de vol qui font cabrer l'avion de manière franche et instantanée.

Hormis le radar, le suivi de terrain s'opère aussi à partir de fichiers cartographiques, appelés "modèles numériques de terrain". Ces documents répertorient toutes les données relatives à un terrain, comme la hauteur du relief, sa topographie, la planimétrie, etc... Ils représentent des zones géographiques quadrillées à intervalles réguliers et sont produits par l'Etablissement Géographique Interrarmées (EGI) de Creil. Ces informations sont ensuite compilées par l'Elément Géographique Air-Marine (EGAM) sur la base de Villacoublay, puis transmis aux escadrons. Grâce à ces fichiers, les équipages préparent leurs missions sur des systèmes dédiés. Une fois le plan de vol précisément établi, la totalité de ces données est ensuite intégrée au système de navigation de l'appareil.

(Extrait du magazine Air Actualités du mois de Novembre 2012 - A consulter ici.)