Photo : source forum Air-Defense - Deux Rafale avec les mêmes marquages rouges que ceux portés par les F-16 égyptiens. Les plus observateurs noteront qu'il s'agit ici de la version M (Marine), et non de Rafale C.
Lundi 16 Février, le Ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, accompagné, entre autre, par Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, a officiellement signé, au Caire, un contrat avec l'Egypte, concernant la vente de 24 Rafale, qui seront destinés à la Force Aérienne Egyptienne.
Les Rafale égyptiens, dont les premiers qui seront livrés auraient dû l'être à l'Armée de l'Air française, seront divisés en deux parties, avec d'un côté, seize Rafale biplaces, qui seront utilisés pour la formation des pilotes de chasse égyptiens et pourquoi pas, pour les missions opérationnelles, comme en France, tandis que les huit autres seront des Rafale monoplaces.
Ces 24 Rafale seront équipés avec des missiles air-air MICA, des missiles de croisière air-sol SCALP (appelés Black Shahine pour la version export), ainsi que des bombes air-sol AASM, développées par Sagem, et dont leur efficacité a été démontrée en Libye, au Mali, et encore aujourd'hui en Irak.
Les trois premiers Rafale, qui devraient être des biplaces, seront portés, lors de leur sortie d'usine, au standard F3, avec pourquoi pas, des améliorations et des mises à jour dans les prochaines années. Peu de modifications devront être apportées aux Rafale qui sont en cours de construction, hormis le retrait des données et des logiciels concernant la mise en oeuvre de l'armement nucléaire ASMP-A, et des logiciels utilisés pour les communications, étant donné que l'Egypte ne fait pas partie de l'OTAN.
Mais avant de pouvoir utiliser ces aéronefs dans des missions au-dessus de l'Egypte, la Force Aérienne Egyptienne devra sélectionner et faire former des pilotes de chasse qui piloteront ces Rafale.
C'est pourquoi, et selon un article publié le 20 Février dernier (à lire ici) par la lettre d’information hebdomadaire TTU, pour Très Très Urgent, "douze pilotes égyptiens arriveront à Saint-Dizier en mars".
Ces pilotes égyptiens, dont certains sont des habitués de l'espace aérien français puisqu'ils sont déjà venus effectuer quelques vols sur Mirage 2000B au sein de l'EC 2/5 "Ile de France", devraient être formés par les instructeurs français de l'Escadron de Transformation Rafale 2/92 "Aquitaine". Cet escadron, qui forme tous les pilotes de chasse de l'Armée de l'Air affectés sur Rafale, est stationné sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier.
Selon Jean Guisnel, journaliste au journal Le Point et animateur du blog Défense Ouverte, "la "transformation" d'un pilote étranger déjà breveté sur un autre chasseur (F-16 ou Mirage 2000 dans le cas égyptien) nécessite jusqu'à 200 heures de vol, parfois un peu moins".
Dans son article publié le 15 Février (lire ici), il y est précisé que "les avions de l'armée de l'air française volent environ 200 heures par an. Le calcul est simple : la formation d'un seul pilote égyptien consommera le potentiel annuel d'un pilote français (dans l'idéal 180 heures de vol par an) et d'un Rafale".
L'article pose aussi la question légitime du financement de cette formation, dans une période où le Ministère de la Défense compte chaque centimes, en précisant que "les armées n'ayant pas été associées aux négociations du contrat, elles ne le savent pas".