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La Jordanie aurait cessé les frappes aériennes contre l'Etat Islamique après la capture d'un de ses pilotes de chasse

La Jordanie aurait cessé les frappes aériennes contre l'Etat Islamique après la capture d'un de ses pilotes de chasse

La Jordanie aurait cessé les frappes aériennes contre l'Etat Islamique après la capture d'un de ses pilotes de chasse

Le 24 Décembre dernier, au cours d'une mission, un F-16A de la Force Aérienne Royale Jordanienne s'est écrasé dans la banlieue de la ville syrienne de Racca. Le pilote, qui a eu le temps de s'éjecter de son appareil, a été capturé par les jihadistes de l'Etat Islamique et ils le retiennent maintenant prisonnier.

D'après l'Etat Islamique, qui a imposé un califat à cheval sur la Syrie et l'Irak, le F-16A de la Force Aérienne Royale Jordanienne a été abattu par un missile sol-air MANPADS, alors que celui était vraisemblablement en train de voler en basse altitude, parce qu'il avait un problème technique, ou parce qu'il effectuait tout simplement sa mission. Cependant cette version des faits est contestée par l'US Central Command qui a déclaré que "les éléments de preuve indiquent clairement que l'Etat Islamique n'a pas abattu l'appareil contrairement à ce que soutient l'organisation terroriste".

Le jour où le pilote jordanien a été abattu, celui réalisait une mission air-sol dans la région de Racca, en Syrie, en coopération avec des F-16 et des F-15 appartenant aux Forces Aériennes Royales Marocaines, à la Force Aérienne Royale Saoudienne, ainsi qu'à la Force Aérienne des Émirats Arabes Unis. Les deux F-16A intégrés dans cette formation avaient pour mission d'assurer la protection du raid face à une possible menace provenant des aéronefs syriens, ou des menaces sol-air et anti-aériennes.

Depuis la capture de ce jeune pilote de chasse de 24 ans, la Jordanie aurait stoppé ses missions aériennes et ses frappes qu'elle portait contre l'Etat Islamique.

En effet, selon la radio américaine National Public Radio, qui interroge Rula Al Hroob, un membre du Parlement jordanien, ce dernier a déclaré que "Nous avons [la Jordanie, NDLR] temporairement gelé notre implication dans le bombardement des sites de l'EI en ce moment, après que Kasasbeh [le nom du pilote jordanien, NDLR] a été capturé".

Le politique jordanien a par ailleurs précisé que "cela ne devrait pas être une décision permanente, comme je le crois, mais plus une sorte de recul pour penser et réfléchir afin d'obtenir un accord". Al Hroob a également indiqué que la capture du pilote fait le bonheur des jordaniens qui sont contres cette guerre et qui ne veulent pas que la Jordanie s'engage contre l'Etat Islamique. De plus, toujours selon cette même personne, des négociations seraient en cours, grâce à des informateurs qui sont sur le terrain, et des discutions auraient également lieu avec la Turquie et d'autres pays alliés.

Si ce député jordanien affirme que les frappes jordaniennes ont cessé, ce n'est pas l'avis d'un officiel américain. Ce dernier, qui a contacté National Public Radio, sous couvert d'anonymat, a déclaré "qu'il n'y a aucune indication qu'ils ont suspendu leurs frappes depuis la chute de leur pilote", et que la Force Aérienne Royale Jordanienne continue "d'effectuer des bombardements en Syrie".

Il y a quelques jours les Etats-Unis auraient tenté une opération spéciale afin de récupérer le pilote de chasse jordanien. Ces informations sont peu sures et sont donc à prendre avec une certaine précaution. Selon plusieurs éléments, des avions de chasse auraient lancé plusieurs raids aériens dans la région et autour de la ville de Racca afin de détourner l'attention et de couvrir le bruit qui provenait de deux aéronefs qui se seraient dirigés vers une villa où se trouverait l'otage pilote.

Cependant, l'effet de surprise, que les forces spéciales désirent absolument garder le plus longtemps possible lors d'une opération spéciale dans ce genre, n'aurait pas fonctionné et les aéronefs (des hélicoptères Black Hawk ou bien des V-22 Osprey) auraient été repérés. C'est à ce moment que les jihadistes auraient fourni un feu nourri sur les militaires américains et que les appareils et les soldats seraient repartis.

Mais cette version est réfutée par le Pentagone qui nie cette version des faits, et qui déclare ne pas avoir mené d'opération afin de récupérer le pilote jordanien.

En effet, le contre-amiral John Kirby, porte-paroles du Pentagone, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il n'y a eu "aucunes opérations au sol, ou une autre forme de raid qui auraient impliqué des forces spéciales américaines". Neysa N. Williams, porte-paroles du commandement inter-armées qui gère l'opération Inherent Resolve a renchéri en indiquant qu'ils "étaient au courant des spéculations, mais qu'ils n'avaient aucunes informations à ce sujet".

Photo : (c) USAF - Un F-16B et un F-16A de la Force Aérienne Royale Jordanienne volent en formation à proximité d'un ravitailleur américain, lors d'un exercice en 2009.

Commentaire envoyé par mon confrère de Puissance Aérienne, et qui est à prendre en compte pour la compréhension de l'article et de la situation dans laquelle se trouve la Jordanie :

<<  Le F-16 n'a pas été abattu, mais a eu un problème moteur ... Ce n'est pas la première que les F-16 jordaniens ont ce type de soucis ... l'évocation de la capture du pilote pour justifier l'arrêt des frappes est fumeuse ... Lorsqu'un état s'engage dans des missions de bombardements comme actuellement en Syrie ou en Iraq, il a bien mesuré que ce n'est pas sans risque et qu'il peut y avoir des pertes ... et il les assume qu'il y ait otages ou non (cf. le Mali pour la France). S'il y a suspension des missions, c'est certainement pour bloquer la flotte de F-16 en vue d'un contrôle ... mais difficile d'avouer publiquement que ses chasseurs ne sont pas totalement opérationnels ... >>