Hier Mercredi 10 Décembre, un Alpha Jet de l'Armée de l'Air, appartenant à la base aérienne 705 de Tours, s'est écrasé aux alentours de 17h30 sur le bâtiment d'un foyer de vie pour adultes handicapés, installé dans la ville de Vouvray (Indre-et-Loire).
L'aéronef, utilisé pour la formation des jeunes et futurs pilotes de chasse, ou pour le maintien en condition opérationnelle des plus "anciens", a décollé de la base aérienne de Tours afin de commencer une mission d'entraînement nocturne. Quelques instants après le décollage, l'appareil a rencontré un "incident technique", selon un communiqué publié par le Ministère de la Défense. Les deux pilotes, un élève en formation et son instructeur, se sont éjectés de l'appareil quelques instants avant l'accident, sans pour autant que l'on sache à quelle vitesse ou quelle altitude. Selon le Colonel Cyril Duvivier, "patron" de la BA 705, les deux aviateurs ont "visé une zone sombre et apparemment inhabitée" afin de faire écraser leur appareil. Une procédure habituelle qui est faite par les pilotes, lorsque cela le permet.
Cependant, et malheureusement, la zone de l'accident n'était pas totalement inhabitée puisque se trouvait là un foyer de vie pour adultes handicapés. Le crash de l'appareil, qui serait tombé au niveau du réfectoire, a entraîné la mort d'un occupant, ainsi que six blessés, au minimum, dont un serait dans un état grave, sans pour autant que son pronostic vital soit engagé. La personne décédée était âgée de 63 ans et était une habituée "depuis plusieurs années" de ce foyer, installé dans le lieu dit la Bellangerie. Par ailleurs, deux bâtiments des foyers de vie de l'ADAPEI (Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales) ont été impactés par le crash.
Le communiqué qui a été distribué indique qu'une "cellule médico-psychologique a été activée pour les pensionnaires du foyer de vie", et que "des solutions de relogement sont en cours". De plus, la "zone est protégée par les forces de gendarmerie et l’escadron de protection de la base aérienne". Comme à chaque accident aérien, "une enquête a été commandée au Bureau Enquêtes Accidents Défense (BEAD)".
Un témoin du crash de l'Alpha Jet, contacté par France Bleu Touraine, a déclaré avoir entendu "un bruit de pétard, de gaz qui s'enflamme". Il a par ailleurs indiqué qu'il a "levé la tête au ciel et [qu'il a] vu deux réacteurs en flamme". Il faut rester très très prudent sur ce genre de déclarations et de témoignages directs, récoltés juste après les faits. Dans la plupart des cas, les témoins pense avoir vu des choses qui en réalité n'ont jamais eu lieu. L'imagination peut jouer des tours, comme les feux de navigations des appareils, qui peuvent prêter à confusion. Il est déjà arrivé, dans le passé, que des témoins disent avoir vu des réacteurs en feu, alors que ce n'était pas le cas. Le BEAD, composé de spécialistes, fera toute la lumière sur cet accident.
Cette année, en trois mois, l'Armée de l'Air a perdu trois Mirage 2000. Un 2000-5F en Mai, un 2000D au Sahel en Juin, et un Mirage 2000B en Août. Bien que des incidents techniques ont été avancés à chaque reprises, la source du problème serait différente dans les trois cas.
Concernant les Alpha Jet, le 21 Novembre dernier, un de ces aéronefs a été contraint de se dérouter et de se poser sur l'aéroport international de Newquay au Royaume-Uni à la suite, semble-t-il, d'un feu sur un réacteur au cours du vol. Selon le communiqué publié une agence de presse, l'Alpha Jet "avait décollé d'un aéroport qui n'a pas été indiqué et était en vol retour vers la base aérienne d'Avord". Toujours selon ce même communiqué, "l'appareil s'est posé sans autre incident, vers 09h30 heure locale, au milieu des véhicules de sécurité, et il n'y a pas eu de blessés d'après les témoignages. Une source indique que l'incendie sur le réacteur aurait été éteint en vol. L'avion effectuait un vol d'entrainement et rentrait en France".
Photo : © R. Nicolas-Nelson / Armée de l'air - Un Alpha Jet de l'Armée de l'Air lors d'une mission d'entraînement.