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Defens'Aero
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En mission en Afrique, un A400M de l'Armée de l'Air décolle et rentre en France avec un moteur hors-service

En mission en Afrique, un A400M de l'Armée de l'Air décolle et rentre en France avec un moteur hors-service

En mission en Afrique, un A400M de l'Armée de l'Air décolle et rentre en France avec un moteur hors-service

Depuis l'arrivée des cinq premiers A400M au sein de l'Armée de l'Air, et de la réactivation de l'Escadron de Transport 1/61 "Touraine" sur le dernier né d'Airbus Defence & Space, la France utilise au quotidien ces appareils dans le cadre de missions de transport que ce soit en France, ou pour acheminer du matériel dans des pays où des opérations ont lieu, comme en Afrique dans la bande sahélo-saharienne, mais aussi en Irak.

Et c'est au cours d'une de ces missions en Afrique (Décembre 2013 au Mali ; Octobre 2014 dans la BSS ; Novembre 2014 en Centrafrique), selon mes informations, qu'un des quatre turbopropulseur d'un A400M a eu un important problème technique.

Cependant, la réparation sur place du turbopropulseur n'était pas possible en raison des contraintes logistiques qu'imposaient cette réparation. La décision a donc été prise de faire décoller l'A400M avec un turbopropulseur hors-service, et de le ramener en France de cette façon.

En soit, le vol n'est pas un problème, car il est nécessaire de rappeler que l'avion est capable de voler avec seulement deux turbopropulseurs en service. En effet, depuis le 13 Mars 2013, l'A400M a reçu sa certification civile, ce qui lui autorise ce type de vol.

Mais ici, en l’occurrence en Afrique, de multiples facteurs venaient s'ajouter au premier problème de la panne turbopropulseur, et compliquaient le vol retour de l'appareil, qui aurait été piloté par un équipage mixte formé par des militaires de l'Armée de l'Air et des pilotes de chez Airbus.

Tout d'abord, il fallait décoller sur trois turbopropulseurs uniquement, et en Afrique, les conditions climatiques, comme la chaleur, ne permettent pas aux aéronefs (on le sait bien avec les Jaguar) d'utiliser la totalité de la puissance de leur moteur.

Il fallait également bien choisir la masse et le carburant que l'avion de transport allait emporter dans sa soute pour le vol retour. Le personnel et l'Etat Major des Armées, qui ne voulait pas que l'information qu'un vol de ce type se sache, avait le choix entre effectuer un vol en plusieurs étapes (avion plus léger), avec le risque d'une information circulant sur un A400M rentrant en France sur trois turbopropulseurs, ou au contraire, en faisant le choix de faire ce vol dans la discrétion, mais en emportant plus de carburant, donc un avion plus lourd.

Au cours du vol, l'équipage ne devait pas infliger de contraires inutiles à l'A400M, que ce soit dans les manœuvres, ou dans l'altitude de vol. Les pilotes devaient prendre le risque de ne pas voler en dessous d' "une altitude minimale" afin de ne pas s'exposer à des mauvaises surprises lors du survol "des zones à risques sol-air du Mali et de l'Algérie", précise le contact.

Une fois tous ces facteurs pris en compte, dont notamment le fait que le décollage sur trois turbopropulseurs n'a jamais été pratiqué dans ce contexte, le feu vert a été donné pour cette mission retour. Le bout de piste a ainsi été franchi à une trentaine de mètres d'altitude seulement, et l'appareil est arrivé à bon port, en France, avec un vol qui "s'est passé à merveille".

C'est une très belle prouesse qui a été effectuée par l'équipage de l'appareil, qui commence petit à petit à faire ses preuves au sein de l'Armée de l'Air. Ce soucis mécanique aura permis de montrer que les ingénieurs de chez Airbus ont réalisé un appareil capable de biens belles choses. Les jeunes A400M, qui viennent de rentrer au sein de notre flotte aérienne doivent encore avoir beaucoup d'atouts que nous n'imaginons pas.

Photo : (c) EMA - Décollage (avec quatre turbopropulseurs) depuis la plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao (Mali - 16 Novembre).