Depuis le début du mois d'Août, les Etats-Unis, via les F/A-18 Hornet et Super Hornet de l'US Navy ont entamé une compagne aérienne au-dessus de l'Irak, qui vise à soutenir et à aider les forces armées kurdes et irakiennes afin que ces dernières puissent récupérer les territoires qui ont été conquis par les jihadistes de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont installé un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie.
Un mois plus tard, avec plus de 190 frappes réalisées, et après une montée en puissance du dispositif dans la région avec l'apparition de F-16, F-15E et des drones Reaper et Predator au-dessus de l'Irak, le président des Etats-Unis Barack Obama avait déclaré devant le peuple américain qu'il était "déterminé à ce que nous traquions les terroristes qui menacent notre pays, où qu’ils soient. [Il] n’hésiterait pas à agir contre l’Etat islamique en Syrie", sans pour autant s'allier avec le dirigeant syrien de Bachar el-Assad.
C'est désormais chose faite, puisque dans la nuit du 22 au 23 Septembre 2014, l'aviation américaine, en coordination avec des forces aériennes de la région, a lancé une vaste campagne de frappes contre l'Etat Islamique qui se situe en Syrie. Les premières explosions ont été annoncées aux alentours de 04h00 du matin, heure française, dans la région de Racca, le cœur stratégique de l'Etat Islamique.
Washington a réussi à rassembler derrière lui une multitude de pays arabes de la région. Pour cela, bien que le Pentagone n'énonce pas en détail les aéronefs qui ont participé à ces raids, des avions de chasse, des drones, et des bombardiers stratégiques ont été mis à contribution, selon plusieurs médias américains. Concernant les chasseurs, des F-15E, des F-16, ainsi que des F-22 Raptor ont participé aux frappes. Si ces informations sont confirmées, c'est la première fois que les F-22 Raptor sont déployés afin de participer à une opération extérieure. Leur mission était de couvrir les chasseurs alliés qui participaient à ces frappes. De plus, du côté des bombardiers stratégiques, des B-1 Lancer auraient été mis à contribution. L'US Navy a quant à elle utilisé 47 missiles Tomahawk, tirés depuis l'USS Arleigh Burke et USS Philippine Sea, qui opéraient dans la Mer Rouge, et dans le Nord du Golfe Persique.
Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l'Arabie Saoudite, ainsi que la Jordanie ont participé à ces frappes, selon le communiqué publié par le porte-paroles du Pentagone. Toutefois, la Jordanie est pour l'instant le seul pays à avoir officiellement déclaré qu'elle participait à cette opération.
Les raids aériens nocturnes, au nombre d'une vingtaine, ont visé, en partie, des camps d'entraînement, des quartiers généraux, des centres où l'EI entreposait ses fonds, des dépôts logistiques, des combattants, ainsi que des véhicules de transport ou de combat. Le Ministre syrien des Affaires Etrangères a indiqué à la télévision d'Etat que les autorités syriennes ont été informées de ces frappes par les américains, via "le représentant de la Syrie auprès des Nations Unies".
La France n'a pas pris part à ces frappes sur la Syrie, où elle est déjà engagée en Irak, depuis la base aérienne d'Al Dhafra, aux Emirats Arabes Unis. Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères, avait notamment déclarait qu' " En Irak, nous participons à l'opération de soutien aérien, en Syrie nous aidons l'opposition. C'est notre position et elle ne change pas. Il est possible d'agir en Syrie mais la France ne peut pas tout faire".
Photo : (c) US Navy - Un F/A-18C Hornet de l'US Navy est catapulté depuis l'USS George HW Bush afin de mener une mission au-dessus de l'IrakL