Les Etats-Unis, aux côtés de leurs partenaires arabes de la région, comme l'Arabie Saoudite, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, ainsi que le Qatar, ont franchi une étape supplémentaire dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat Islamique. Dans la nuit du 22 au 23 Septembre 2014, l'aviation américaine, en coordination avec des forces aériennes de la région, a lancé une vaste campagne de frappes contre l'Etat Islamique qui se situe en Syrie.
Pour mener à bien ces premières missions, qui vont s'intensifier dans les jours et les semaines à venir, l'US Air Force et l'US Navy ont mis en oeuvre une quantité impressionnante d'avions de combat et de bombardiers stratégiques : F-15E, F-16C ou D, F/A-18 Super Hornet, EA-6B Prowler et EA-18G Growler en matière de guerre électronique, drones (Reaper et/ou Predator), accompagnés par des B-1B Lancer, et soutenus par des ravitailleurs KC-135 et des avions de reconnaissance RC-135. Mais l'aéronef qui attire le plus l'attention ici est le F-22 Raptor, mis en oeuvre au sein de l'US Air Force. En effet, depuis la mise en service opérationnel de l'appareil, c'est la première fois qu'il participe à une opération extérieure (OPEX).
Les 178 F-22 Raptor, qui sont répartis au sein de treize escadrons de combat, auraient pu goûter à leur première OPEX en 2011, lors de l'opération Unified Protector, au-dessus de la Libye. Les F-22 auraient pu trouver ici l'occasion d'assurer la mission pour la quelle ils ont été construits : la supériorité aérienne. Cependant, avec l'absence de la Liaison L16, intégrée dans les aéronefs de l'OTAN afin de disposer d'un système sécurisé qui leur permet de communiquer entre eux, Washington a préféré laisser de côté ses Raptor.
En Syrie, le F-22 a emporté des bombes guidées air-sol, afin de pouvoir frapper des cibles de l'Etat Islamique, sans pour autant être totalement inquiété par les batteries de missiles sol-air d'origine russe, appartenant à l'armée syrienne, loyaliste à Bachar El-Assad. Le général William Mayville, directeur des opérations aériennes, a déclaré que le F-22 a utilisé des bombes à guidage GPS. L'appareil peut emporter dans sa soute huit bombes air-sol GBU-39 Small-Diameter Bomb (SDB - Bombe Guidée de petit Diamètre). Autrement, deux bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition) de 906kg chacune (ce poids équivaut à la GBU-32), équipées d'un ciblage par GPS, peuvent également être emportées par l'avion.
Photo : (c) patmode.fr - F-22 Raptor avec sa soute d'armement ouverte.
Un bâtiment appartenant à l'Etat Islamique détruit par le tir de bombes air-sol, tirées, sans doute, depuis un F-22.