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Defens'Aero
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Selon les Etats-Unis, le B777 de Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air

Selon les Etats-Unis, le B777 de Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air

Selon les Etats-Unis, le B777 de Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air

Il y a des compagnies aériennes qui sont capables de défier et de mettre à mal les statistiques sur les accidents aériens. C'est le cas en particulier pour la tristement célèbre compagnie malaisienne Malaysia Airlines, qui a perdu un Boeing 777 au-dessus de l'Océan Indien le 08 Mars dernier, avec 239 personnes à son bord. L'enquête n'a toujours pas déterminé les causes de l'accident. Quatre mois plus tard, cette même compagnie doit de nouveau faire face à un drame. En effet, hier Jeudi 17 Juillet, le vol MH17, qui avait décollé d'Amsterdam aux Pays-Bas afin de railler Kuala Lumpur en Malaisie, s'est écrasé près de la ville de Chakhtarsk, dans l'Est de l'Ukraine, non loin de la frontière russe. Cette région est contrôlée par les séparatistes pro-russes, qui se battent depuis maintenant plusieurs mois face aux forces armées ukrainiennes. Rapidement, plusieurs hypothèses ont vu le jour, en particulier celle du tir d'un missile, afin d'expliquer le crash de ce Boeing 777, qui volait à 10.000 mètres d'altitude, avec 295 personnes à bord (280 passagers, plus 15 membres d'équipage).

Selon les Etats-Unis, le B777 de Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air
Qui accuse qui ?
  • Dans un premier temps, l'agence de presse privée russe Interfax a affirmé que l'avion de ligne a été abattu par un missile alors qu'il volait à une altitude de 10.000 mètres, dans l'espace aérien ukrainien. Sans pour autant préciser l'auteur du tir du missile.
  • Par la suite, Anton Guerachtchenko, un conseiller du Ministère de l'Intérieur ukrainien a, via son compte Facebook, affirmé que le Boeing a été abattu par un système sol-air 9K38 Buk-M1-2 (Code OTAN SA-17 "Grizzly") appartenant aux milices pro-russes. Le 29 Juin dernier, ces combattants affirmaient via un compte Twitter détenir un système anti-aérien de ce type (Voir photo).
  • Le Président ukrainien Petro Porochenko a indiqué que les forces armées ukrainiennes "n’ont pas effectué de tirs susceptibles d’atteindre des cibles dans les airs". De plus, il a précisé "ne pas exclure que l'avion ait pu être abattu. A noter que Kiev a déjà accusé la Russie, il y a quelques jours, en déclarant qu'un avion de transport Antonov An-26 et qu'un avion de chasse Su-25 a été abattu par des missiles, tirés depuis le territoire russe. Des déclarations que la Russie a récemment rejeté.
  • Dans ce "jeu" de dénonciation, les séparatistes pro-russes ont déclaré, à travers Alexandre Borodai, premier ministre autoproclamé de la République de Donetsk, que les forces armées ukrainiennes sont responsables du crash de l'appareil. De plus, toujours selon ces séparatistes, l'avion de ligne a été abattu par un aéronef ukrainien, qui a ensuite été également abattu par les militants pro-russes. Ils indiquent sur leur site que "des témoins ont vu le Boeing 777 attaqué par un avion de chasse ukrainien. Après quoi, l'avion de ligne s'est brisé en deux et est tombé sur le territoire de la République de Lougansk. Après l'attaque, l'avion ukrainien a été abattu et est tombé lui aussi sur le territoire de la République de Lougansk". Par ailleurs, complémentaire à cette information, un contrôleur aérien espagnol situé à Kiev a indiqué dans un tweet que le B777 était escorté par deux avions de chasse ukrainiens, quelques instants avant qu'il ne s'écrase.
  • Aux dernières nouvelles, l'Ukraine accuse les renseignements russes d'être responsables de cette tragédie. Le chef de la sécurité d'Etat ukrainienne, en s'appuyant sur l'interception de conversations téléphoniques entre deux officiers russes, affirme que ces individus ont orchestré ce "crime", d'après ses propos. De plus, certains chefs pro-russes ont publié sur Facebook des posts, indiquant avoir abattu un avion de transport ukrainien, à la même heure que le crash de l'avion de ligne. Or, et selon Kiev, dans la journée du 17 Juillet, aucun appareil militaire a été abattu.
  • Enfin, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden indique que l'avion a bien été abattu par un missile sol-air, sans pour autant indiquer l'origine du tir. Une source anonyme américaine a ajouté que "les données radar mettent en évidence le tir d'un missile sol-air". Des E-3 Sentry "AWACS" de l'OTAN, qui opèrent dans la région, et équipés d'une capacité ESM (Electronic Support Measure), peuvent être capables de détecter et de localiser des émissions sol-air.
Selon les Etats-Unis, le B777 de Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air
Les compagnies aériennes vont contourner l'Ukraine :

Quelques temps après le crash du Boeing 777, les avions de ligne qui survolaient l'Est de l'Ukraine ont décidé de changer de cap et de contourner cette zone. Ces modifications étaient biens visibles sur le site Flightradar24.com, qui permet d'afficher en temps réel des informations concernant les vols commerciaux dans le monde entier.

Certaines compagnies ont pris la décision d'éviter et de contourner l'espace aérien ukrainien, comme Air France, Lufthansa, Turkish Airlines, Delta Airlines, ...

Eurocontrol, qui est l'organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, a affirmé que les autorités ukrainiennes ont fermé les routes aériennes qui survolent et passent à l'Est de l'Ukraine, au sein de son espace aérien. Ces voies aériennes resteront fermées jusqu'à nouvel ordre. Ce même organise a indiqué que l'avion n'était pas dans l'illégalité. En effet, l'espace aérien était fermé aux avions de ligne en dessous de 9.000 mètres. Or, dans le cas du vol MH17, celui ci évoluait à 10.000 mètres.

Certaines agences avaient conseillé aux compagnies aériennes d'éviter cette région, mais étant donné l'altitude à laquelle évoluaient les avions de ligne dans l'Est de l'Ukraine, les missiles sol-air type MANPADS, que l'on retrouve dans ce conflit, ne peuvent pas atteindre des avions de ligne qui se trouvent à 33.000 pieds (10.000 mètres).

Le secrétaire d'Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier, a demandé aux compagnies aériennes, via la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile), "d'éviter d'emprunter l'espace aérien ukrainien tant que les raisons de cette catastrophe ne seront pas clarifiées".

Une enquête qui s'annonce compliquée :

A l'heure où est rédigé cet article, tous les passagers n'ont pas encore été identifiés. Pour l'instant, et d'après la compagnie Malaysia Airlines, le vol MH17 était occupé par : 189 néerlandais, 27 australiens, 44 malaisiens, 12 indonésiens, 9 britanniques, 4 allemands, 4 belges, 3 philippins, 15 membres d'équipage malaisiens, un canadien et un néo-zélandais. Il reste cependant quatre passagers qui n'ont toujours pas été identifiés. Le président François Hollande a indiqué "qu'il n'y aurait pas de victimes françaises". Le Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius avait, dans un premier temps, indiqué que quatre français étaient à bord, avant de se retirer et de dire le contraire.

Le Premier Ministre malaisien a indiqué qu'une enquête a été ouverte afin de déterminer les causes précises de ce crash. Des enquêteurs de différentes nationalités vont se rendre sur les lieux où l'appareil s'est écrasé, afin de récupérer les boîtes noires et d'étudier les restes de l'appareil, pour tenter d'apporter une réponse précise à la communauté internationale, mais aussi et surtout, aux familles des victimes.

Les investigations vont être compliquées étant donné la situation sur place. Les enquêteurs pourraient se voir l'accès au site du crash refusé, et des éléments de réponses, comme les boîtes noires, ne leur seraient pas mis à disposition. Selon les pro-russes qui occupent la zone, ces derniers auraient retrouvé une boîte noire du Boeing 777. Cependant, ils se disent favorables à un cessez-le-feu pendant trois jours, afin que les enquêteurs puissent se rendre sur les lieux. Par ailleurs, le Premier Ministre malaisien a indiqué que l'Ukraine allait mettre en place en couloir humanitaire, afin là aussi de faciliter l'accès aux investigateurs.