Vendredi, je publiais un article qui exposait la situation en Ukraine et dans une de ses régions autonomes, la Crimée. Samedi 01 Février, la conjoncture a fortement évolué :
Samedi matin, des hommes armés, portant des cagoules et qui n'arborent aucuns signes distinctifs ont effectué des patrouilles dans la ville de Simféropol et se sont postés tout autour du Parlement de Crimée.
Dans la journée, des tirs ont éclaté en direction de l'édifice. Des hommes cagoulés ont tiré sur le bâtiment, mais les soldats russes n'ont pas bougé et non pas riposté, alors que deux mitrailleuses étaient en poste au-dessus du Parlement. Les soldats qui patrouillent au plus près de la population disposent de kalachnikov avec des équipements de pointe, ainsi que des armes que l'on peut retrouver au sein des forces spéciales russes (Spetsnaz, ...)
Le Ministre ukrainien de la Défense a déclaré que Moscou avait porté son contingent à 6.000 soldats russes dans la République Autonome de Crimée et que 30 véhicules de combat ont été également envoyés. A cette occasion, ce même Ministre a indiqué qu'il plaçait l'armée ukrainienne en état d'alerte renforcée dans la région.
En milieu de journée, des manifestants pro-russes se sont rassemblés dans la ville de Donetsk, à l'Est de l'Ukraine. Des drapeaux russes sont brandis et des slogans criés pour faire attendre leur volonté d'être rattaché à la Russie.
Dans une autre ville du pays, des manifestations ont dégénéré et des centaines de personnes ont été blessés.
A la suite de cet événement, la chambre basse du Parlement russe, la Douma, a demandé à Poutine une protection de habitants de la Crimée, "par tous les moyens". De plus, les députés présents veulent que la Russie prenne "des mesures pour stabiliser la situation et protéger par tous les moyens la population contre l'arbitraire et la violence en Crimée".
Vers 15h00, Vladimir Poutine entend les propos des députés de Crimée et demande au Sénat l'autorisation d'envoyer des troupes russes en Ukraine et en Crimée. Réuni en session extraordinaire, le Sénat approuve cette décision à 16h30.
Poutine a demandé d'autoriser "le recours sur le territoire de l'Ukraine aux forces armées russes jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays". Les soldats peuvent arriver par navires et accoster à la base navale de Sébastopol, ou ils peuvent tout aussi bien arriver par les airs avec des avions de transport stratégiques.
Malgré les nombreux et incessants mouvements, Poutine, cité par son porte-paroles, n'a toujours pas pris de solution finale quant à l'intervention ou non des soldats russes en Crimée. "C'est le président qui prend la décision. Pour le moment, il n'y a pas de décision en ce sens", a-t-il rajouté.
Tard dans la soirée de Vendredi, le président des Etats-Unis Barack Obama s'est exprimé à l'occasion d'une courte et rapide conférence de presse à la Maison Blanche. Lors de cette intervention, le président a indiqué que les USA étaient "profondément inquiets au sujet d'informations sur des mouvements de troupes entrepris par la fédération russe en Ukraine". Il a souligné en affirmant qu'il y aura "un coût à toute intervention militaire en Ukraine".
Le Royaume-Uni a fait savoir que son Premier Ministre David Cameron se rendra en Ukraine, à Kiev, Dimanche 02. Son déplacement aura pour but principal, la rencontre avec le nouveau président au pouvoir, ainsi que son gouvernement.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence, à la demande de la Grande-Bretagne.
En France, le Président François Hollande a souligné dans un communiqué que "des menaces réelles sur l'intégrité territoriale et la souveraineté" de l'Ukraine auraient lieu si la Russie intervenait dans ce pays.
Notre voisin européen, l'Allemagne d'Angela Merkel, a déclaré que ce qui se passait en Ukraine "nous inquiétait". Comme pour la France, elle a souligné la notion d'intégrité territoriale.