Le 21 Novembre 2013, le président urkrainien Viktor Ianoukovitch décide de ne pas signer un accord de libre-échange entre l'Ukraine et l'Union Européenne, qui est négocié depuis 5 ans. Ce refus est dû à la décision du chef de l'Etat qui préfère se tourner vers allié de l'Est, la Russie de Vladimir Poutine. A compter de ce jour, des manifestations de milliers de personnes ont lieu en Ukraine, et en particulier à Kiev, la capitale. Ce mouvement de protestation prend le nom d'"EuroMaïdan". Il s'agit d'une contraction des mots "Europe" et "Maïdan", qui veut dire "Place de l'Indépedance", là où ont lieu les manifestations dans la capitale.
Ces manifestants, retraités, étudiants, cadres, ouvriers, artisans, et pacifistes ont été rejoints par des groupuscules d'extrême-droite, moins pacifistes, en particulier le groupe Praviy Sektor, qui prend une part active dans les combats face aux autorités et aux forces de l'ordre. Il est difficile de décrire la structure de l'EuroMaïdan, étant donné son mélange des différentes classe sociales et groupes qui le composent. Cependant, tous ces individus se rapprochent sur un point, le rejet du régime actuellement en place.
Il est également nécessaire de préciser qu'au sein même du pays, les citoyens qui vivent à l'Ouest du pays sont, dans l'ensemble, plutôt favorables à l'Europe et à un rapprochement avec cette dernière, tandis qu'à l'Est, les individus sont considérés comme des "pro-russes".
Petit à petit, et au fil des mois, les tensions se sont multipliées et ont amené une occupation des bâtiments publics par les manifestants. Pour remédier à cette situation, Ianoukovitch propose une loi d’amnistie concernant les manifestants interpellés par les forces de l'ordre. En échange, les contestataires devaient évacuer les bâtiments officiels et publics. Mais cette proposition est refusée...
C'est le 18 Février 2014 que la tension arrive à son comble. Un ultimatum est annoncé aux manifestants : quitter la place occupée ou les forces de l'ordre procéderont à l'évacuation. Cette confrontation fera 25 morts, manifestants comme policiers.
Ces troubles et cette montée de violences à Kiev, comme à l'intérieur du pays, amènent les dirigeants des pays d'Europe de l'Ouest à faire plusieurs déclarations et à exposer leurs avis à travers les médias et les communiqués qui sont publiés. La Russie se fait cependant plus discrète.
La représentante de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a déclaré qu'elle condamnait "tout usage de la violence et exhorte les autorités ukrainiennes à s’attaquer aux racines de la crise”. Mme Catherien Ashton a par la suite précisé que “l’UE allait étudier des sanctions contre les responsables de la répression en Ukraine”. La France, l'Allemagne, la Suède et la Pologne suivent cette politique.
Le Samedi 22, l'ancien président ukrainien a quitté la capitale Kiev pour tenter de se réfugier en Russie, quelques temps après avoir été destitué par le Parlement ukrainien, La Rada. Il réussira a atteindre la Russie quelques jours plus tard, grâce à des "officiers patriotes", a-t-il indiqué hier Vendredi 27 au cours d'une conférence de presse.
La veille de ce départ, un accord a été signé entre l'ancien président et trois représentants du mouvement EuroMaïdan pour trouver un accord de sortie de crise, dans le cadre d'une médiation européenne, en compagnie du Ministre des Affaires Etrangères allemand et polonais.
Mais que prévoit cet accord ? La Constitution actuelle va être modifiée pour mieux répartir le pouvoir entre le Président, le Parlement et le Gouvernement. Des élections présidentielles anticipées sont prévues, mais pas avant que la Constitution soit terminée, avant la fin de l'année. En attendant, l'Ukraine devra se baser sur la Constitution de 2004, qui propose un partage équitable du pouvoir. Les violences qui ont eu lieu dans tout le pays et qui ont fait plusieurs centaines de morts étaient également un des sujets principal de discussion. Sur ce thème, l'accord prévoit la fin des violences entre les belligérants, le retour à une vie "normale" et la restitution des armes détenus illégalement par les citoyens ukrainiens.
A la suite de cela, les Etats-Unis ont indiqué qu'ils "surveilleraient de près" l'application du texte.
Cependant, avec le nombre élevé de blessés et de morts, peu d'ukrainiens se réjouissent de cet accord et estiment qu'il aurait dû être signé plus tôt. Une région est particulièrement contre ce gouvernement provisoire, la Crimée.
La Crimée, ou République Autonome de Crimée, est une péninsule qui s'avance dans la Mer Noire, au sud de l'Ukraine. Avec une superficie d'environ 26.000km², elle est habitée par plus de 1.970.000 personnes. Cette région est séparée de la Russie par le détroit de Kertch, large de 3 à 13 kilomètres seulement.
Très tôt Vendredi matin, des hommes armés, portant des uniformes et des armes d'origines russes ont pris le contrôle des aéroports de Sébastopol et de Simféropol et sont stationnés sur le parking de ces derniers.
La veille, Jeudi 27, des hommes armés ont pris possession du gouvernement de la Crimée et ont planté un drapeau russe au dessus du bâtiment.
Ces hommes armés ne portent aucuns signes qui permettraient de les reconnaître, mais selon certains médias, il s'agirait de mercenaires, payés par l'Etat russe. Cependant, l'information n'est pas vérifiable.
Des troupes armées avec des BTR se sont positionnés aux frontières de la République Autonome de Crimée pour y installer des check point.
Des hélicoptères Mil Mi-24 et Mi-8 ont également été filmés à proximité de Sébastopol. Selon certaines sources et personnes sur place, correspondant principalement via le réseau social Twitter, des avions de chasse seraient également en Crimée. On peut aussi y ajouter une dizaine d'avions de transport iliouchine il-76 qui ont acheminé entre 1.500 et 2.000 soldats russes sur la base navale de Gvardeiskoye, au Nord de Simféropol.
Deux avions de chasse ukrainiens ont décollé et surveillent l'espace aérien de leur pays. Ils ont pour ordre d'abattre tout appareil russe qui violerait l'espace aérien. L'Ukraine dispose de 80 MIG-29 et de 36 Su-27.
L'espace aérien de la Crimée aurait été fermé aux appareils civils. Cependant, sur le site FlightRadar24, on peut apercevoir des avions de ligne civils traverser de part en part la région sans être forcé d'atterrir ou sans changer de cap. De plus, la télévision et Internet sont coupés aux habitants.
En fin de soirée, le Président Barack Obama a, un court instant, parlé à la télévision américaine. Il a déclaré que "l'avenir de l'Ukraine doit être déterminé par les Ukrainiens eux-mêmes, nous devons respecter leurs frontières". De plus, le président a indiqué qu' "Il y aura des conséquences pour toute intervention militaire en Ukraine".
Aux dernières nouvelles, deux portes-hélicoptères russes seraient en Mer Noire et se dirigeraient vers la Crimée. Le Ministre de la Défense ukrainien a indiqué qu'une offensive de l'armée russe devrait avoir lieu demain, entre 1h et 4h du matin.
Pour l'instant, les échanges entre les Etats-Unis et la Russie ne se font que par échanges interposés et aucuns conflits physiques n'ont, pour l'instant, eu lieu. La seule chose que l'on peut faire est attendre, voir et analyser la suite des événements...